Cher internaute humaniste...

Je crois qu'on va se mettre d'accord sur ce constat: le monde va mal et ça ne s'arrange pas.

Bien sûr, on peut admirer les succès de notre civilisation. C'est à dire pour la plupart d'entre nous une vie longue et confortable, les bienfaits du progrès technique, la sécurité et la relative liberté que nous confère notre société policée.

Mais on ne peut ignorer le reste:
- d'une part que le patrimoine global de l'humanité est en train de fondre comme neige au soleil... que ce patrimoine soit environnemental, social, humaniste, culturel...
- d'autre part, que les richesses restantes continuent de se concentrer dans les mains d'une élite toujours plus restreinte: une petite classe d'individus dans quelques pays...

A partir de ce constat, les esprits cyniques -j'en connais de trop- pourront toujours invoquer je ne sais quelle loi naturelle. Ils oublient trop vite que la Nature recherche autant la diversité et la variété des solutions que leur efficacité. La concentration du pouvoir de décision et d'action et la sur-spécialisation de l'activité humaine a pour issu logique l'anéantissement.

Sans une diversité des gens, des cultures, des goûts, des êtres vivants, des méthodes de production, des sociétés, des nations, des acteurs économiques, des leaders d'opinions, des décideurs... il suffira d'une idéologie barbare, d'une épidémie mondiale, d'une pénurie énergétique pour nous faire replonger au rang d'animal.

Je ne pense sincèrement pas que cette régression fatale ne soit voulue par quelque obscure complot ennemi. Il n'y a pas de méchants "x" d'un coté (remplacez le "x" par votre terme préféré) ni de gentils "y" de l'autre (idem).

D'un coté, les libéraux pensent sincèrement aux bienfaits de leur modèle socio-économique et à la nécessité de l'appliquer au monde entier.

De l'autre coté, il y a les partisans du principe pollueur=payeur, du collectivisme, du corporatisme à petit échelle, de différentes doctrines morales ou religieuses, ainsi que des dizaines d'autre remèdes tous aussi néfastes les uns que les autres. Eux aussi croient aux bienfaits de leurs propositions!

A titre individuel, je ne pense pas non plus que quiconque ait vraiment envie d'accaparer la moitié d'un gâteau, souiller les 3/4 restant, et regarder 9 autres personnes se nourrir des miettes. L'être humain est certainement individualiste, mais pas abjecte!

C'est pourtant ce que nous faisons collectivement au quotidien, nous qui sommes du bon coté du mur.

Ami lecteur, c'est là que ça devient intéressant, car j'ai la prétention d'apporter à tout cela, non seulement une explication simple, mais aussi un remède presque simple pour corriger la situation!

Tout d'abord, l'explication: Elle réside dans l'absurdité de notre système économique. La question n'est plus de savoir comment ce système fonctionne aujourd'hui ni comment il doit fonctionner demain. Ce système est intrinsèquement absurde, un point c'est tout!

Pourquoi? Parce que les flux monétaires ne traitent jamais que d'un seul coût: celui endossé par le vendeur (producteur, intermédiaire, ...) alors que la majeure partie du coût de l'activité humaine est endossée par la collectivité.

En clair, tant que le coût des marées noires n'apparaîtra pas dans le prix de l'essence, il y aura des marées noires! On peut même prédire une généralisation des marées noires. C'est plutôt simple: les compagnies qui se soucient encore de sécuriser le transport du pétrole voient leurs marchés gagnés par des concurrents sans scrupule...

J'aurais pu prendre 100 autres exemples tirées de l'actualité: chômage, insécurité, pollution... Toutes ces atteintes à l'environnement, au progrès social, au genre humain, prennent leur source dans l'absurdité du schéma économique actuel.

La révolution industrielle, ça commence à faire loin... Depuis lors, comment font les entrepreneurs pour réduire leurs coûts de production? Essentiellement en les faisant payer par la collectivité! Tout est bon: rogner sur la sécurité des transports pour reprendre mon exemple, mais aussi concentrer les activités, délocaliser dans des pays soumis, surexploiter la main d'oeuvre...

Or chaque euro gagné sur le prix marchand démultiplie le coût collectif. A ce jeu de l'offre et de la demande, nous courrons à notre propre perte.

Pas la peine d'espérer qu'un occidental moyen sacrifie du jour au lendemain son pouvoir d'achat pour des produits et services labellisés "bio" ou "solidaires". N'oublions pas l'individualisme... Alors comment faire?

Je vous rappelle l'idée à la mode: Intégrer les coûts collectifs dans le prix, autrement dit "taxer", à l'image de ces nouveaux péages dans des grands centres villes...

Pourtant, à y réfléchir, ce genre de procédé est autant inégalitaire qu'hypocrite. Les riches pourront toujours prendre leurs Velsatis pour acheter leur pain... les pauvres leurs vélos pour aller au boulot.

En généralisant ce procédé, les gens aisés des pays aisés continueront de s'acheter des 4x4 tout-aluminium, du mobilier taillé dans le bois des dernières forêts primaires. Ils allumeront le chauffage tout-nucléaire avec les fenêtres ouvertes, laisseront couler l'eau dans la baignoire, et feront de réguliers voyages en avion.... Des entreprises polluantes et barbares tourneront à plein régimes pour satisfaire les caprices de ces nouveaux privilégiés.

Les autres devront trimer pour payer le droit à l'eau potable, à la liberté de se mouvoir et d'entreprendre...

Et puis à quoi va servir l'argent récolté? A financer les forces de répression rendues nécessaires par ces inégalités ; à développer des procédés de dépollution gaspilleurs d'énergie ; à verser des indemnités :( superbe!

Ce genre de solution est en vérité bien pire que le mal qu'elle combat. Elle remet en cause des libertés fondamentales, paralyse la société, transforme les états en grands frères policiers omnipotents...

Voilà pourquoi les politiques semblent si impuissants face à ce processus de régression civilisationnel. Taxes, primes, campagnes d'information... rien ne pourra jamais corriger le dysfonctionnement fondamental d'un sytème social centré sur l'économie.

J'en viens à la solution. S'il y a un espoir, il réside dans un changement fondamental de l'économie... Je pense pour ma part à une modification toute simple: mettre en place une deuxième monnaie.

Pourquoi cette monnaie? pour limiter les atteintes au patrimoine global: la seule solution pour assainir notre système économique!

Comment? Rendez-vous sur [ce joueb] pour en savoir plus. Désolé pour ce raccourci, mais il fallait bien faire court. Que ceux qui m'ont lu jusqu'au bout en soient infiniment remerciés.

,Miellaby

[Message posté sur le forum des humains associés //http://www.humains-associes.org/ le 5 main 2003,
quelques corrections depuis]